Nain de jardin

Il nous a été donné! Il perd peu à peu sa couleur. Il a un copain aux pieds : un petit écureil, je crois! Il est et restera célibataire caché derrière les plants de tomates que j'essaie de faire pousser le plus dru possible.
Psychanalyse du nain de jardin :
J'aime :
Pas grand chose. Sinon qu'ayant été offert du fond du coeur, c'est un vrai cadeau. "Nous n'avons pas de jardin, et si nous avions eu un jardin, j'aurais tant aimé avoir un nain de jardin". La dame confait son fils. En quelque sorte.
Dans la mytologie du "nain de jardin" il paraît qu'il joue un rôle de protecteur (c'est XXX qui me l'a dit).
Je trouve que c'est kitch au possible mais cela m'apprend la modestie : je le devine depuis la fenêtre de la cuisine et il me rappelle à l'acceptation du monde dans sa diversité de goût, de couleur et de bonheur.
Je n'aime pas :
Un côté obscène. Pourquoi obscène? Il montre peut-être ce que je ne suis pas. Ce que je ne peux /veux pas être. Pourtant, j'aimerais beaucoup avoir un léopard en bronze d'Afrique de l'Ouest. Ou des boules en fils de fer. Ce n'est donc pas le côté artificiel qui me gène.
Un de mes amis allemandes devait m'inviter chez ses parents. Je le voyais hésitant. Je devinais un problème. Au bout d'un moment, il m'a avoué que ces parents avaient un jardin peuplé de nains : blanche-neige, celui avec la brouette, celui qui sort de terre... Il était gené. Je pense qu'il aurait préféré que son père sorte nu parfois au milieu d'un parterre de cinq feuilles.
Conclusion :
Trop moi sans doute. Je refuse mon côté nain de jardin avec son aspet nunuche et grosses joues. Mais j'apprends au quotidien qu'aimer les autres c'est accepter... l'inacceptable!