Cocktail des mauvaises/bonnes mères
C'était en Tunisie. Mon fils voulait aller danser avec des copains dans la boite de nuit de l'hôtel. Mais comme il était mineur, il lui fallait une maman accompagnatrice.
Je n'étais pas super heureuse à cette idée mais une copine gentiment se proposa de m'accompagner. Deux mères accompagnatrices pour un "petit bidou" - j'espère que le "petit bidou" en question ne va pas lire cet article sinon je ne serais plus sa mère pour au moins quinze jours! -
Et nous voilà donc, ma cops et moi, attifée aussi djeuns que possible pour l'aller en boite. Mon fils rayonnant, va retrouver ses copains et comme je ne veux surtout pas le coller, je m'installe au bar avec ma copine.
"Deux doubles whisky coca".
Le barman nous regarde avec... dégoût. Je ne savais pas exactement à ce moment mais ni ma copine ni moi nous ne lui plaisions. Toutes les deux nous en rigolions et nous restions collées au bar avec toute la jeunesse s'accoudant à notre droite, à notre gauche voire au milieu de nous deux.
Nous discutions de nos sorties en boite, de nos envies, nos désenvies. Et hop....
"Deux doubles whisky coca"... car il fallait bien boire... nous ne voulions en aucun cas nous coller à mon pauvre fils qui devait déjà tant avoir à faire pour essayer d'intéresser une aussi jeune que lui demoiselle. - En fait nous regardions de temps en temps, en faisant semblant de ne pas voir, en nous tordant le cou, en observant l'action comme dans les arts martiaux, le coup d'oeil à 60°!
Et le barman était de plus en plus grimaçant à notre égard. Nous faisions même attention qu'il lave très correctement nos verres, et qu'il ne crache pas dedans. Il aurait pu!
Et puis, son fils et mon fils sont venus nous embrasser. Ils venaient nous remercier de notre patience féminine et collective et de pillier de bar. Et alors...
Le barman a compris que nous n'étions pas de vieilles - certes tout est relatif - dragueuses de jeunes messieurs presque impubères - mais des mères accompagnatrices de leur rejeton. Et son regard est alors devenu totalement admiratif. Il nous faisait des petits sourires.
... Et n'arrêtait pas de rajouter des glaçons dans notre whisky coca. Nous avons ainsi tenu toute la nuit sans être saoules.
Quand nous sommes parties, le barman nous a serré la patte : nous étions de bonnes mères et en plus buveuses de cocktail - presque - eau.