Jardin de nuit (2)
2. On nous couchait. Les malades dans la même pièce pour veiller l’un sur l’autre. Nous faisons semblant de dormir. Puis au moment où plus aucun bruit ne nous parvenait de la maison, nous sortions de nos lits. Mon grand-père n’avait pas enlevé ses grosses chaussures – il fallait au moins cinq minutes pour les dénouer, les enlever. Il nous en aurait fallu autant pour les remettre. Quant à moi, j’avais encore chandail et jeans.
Nous essayions de faire le moins de bruit possible car la maisonnée était habituée à nos escapades nocturnes. Je crois que ma mère nous en laissait faire quelques unes car elle savait que notre vie avait besoin de ses ballades de solitaire de nuit.