Les geraniums. Le droit des jardiniers à la haine.
L'Alsace avec ses fenêtres fleuries de geranium. Les maisons de nos mères respectives fleuries de geranium. Et ben pas chez nous.
D'une part, parce que je ne suis pas douée pour les plantes en pot. Les seules plantes qui me supportent sont des plantes libres, les vingt-six pieds dans la terre, qui peuvent supporter un oubli, deux oublis... voire bien plus... d'arrosage. De fertilisation. De nettoyage des fleurs fanées.
D'autre part, parce qu'une année - un cadeau? un achat pas cher? une baisse de la garde? une erreur ? Je ne sais plus - j'avais un pot de geranium sur la terrasse. Il est mort, mangé de l'intérieur, tout noir. On me disait "Coupes ce qui est atteint". Et je coupais, je coupais. C'était une infection classique causée par un creuseur classique du geranium. La bête creuseuse a gagné sur le geranium et sur moi.
Ensuite, tout me gêne dans le geranium. Et j'en arrive même à ne pas planter les petits sauvages, légers, pas trop exigents. La haine ne rend pas intelligent, c'est connu, elle rend bête. J'ai été atteinte par le biais du geranium gros gras.