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J’ai toujours aimé me promener la nuit dans les jardins.
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Sa jambe trainait. Je marchais lentement.
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Nous ne disions rien. Il marchait lentement.
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Mais nous préférerions la fuite.
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J’avais toujours des problèmes de souffle.
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Il aurait du être couché. Moi aussi.
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Il avait autorité sur ma mère qui avait autorité sur moi.
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Fuir avec son grand-père de l’emprise de sa mère c’était comme le plus beau jeu du monde.
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Nous essayions de faire le moins de bruit possible car la maisonnée était à l’affut de nos escapades nocturnes.
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Je crois que ma mère nous laissait quelques échappées belles car elle savait que notre vie avait besoin de ces ballades de solitaires de nuit.
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Le pas trainant de mon grand-père laissait ses traces comme un escargot sa bave sur les feuilles des haricots.
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Nous descendions les escaliers de béton. La cour. Les voitures.
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Le tracteur. Le chemin vers les cerisiers. La gravette faisait son bruit caractéristique.
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J’aimais la nature. La naissance des vignes.
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Quant à moi, je portais encore chandail et jeans.
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Nous ne parlions pas. Nous étions tous sourire.
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Fiers d’être deux courageux face au noir du monde.
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Les cerisiers en feuilles rouges. Puis celui qui avait pris la foudre.
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Comme un vieux sorcier.
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Les cerisiers en arbre d’hiver. Les cerisiers embourgeonnés.
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Les banbous. Les branches des bambous bruissaient dans le vent.
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Comme j’aimais la micro-peur qu’ils me donnaient.